jeudi 23 septembre 2010

Ma semaine de relâche à Kapuskasing: Chapitre 1

Encore une fois, c'est le son d'un éboueur en beau fusil qui me réveille. D'après ses dires, il est interdit de construire un fort dans un dumpster et d'y rechercher le seuil de douleur chez les chats de gouttières. À peine ais-je gargarisé avec un cocktail de Jack Daniel's, d'eau de pluie et de larmes de chat (communément appelé Sauce) que cet homme bourru me propulse hors de mon havre de paix en menaçant d'appeler le Shérif. Soit, il est 14h04 mais je pense que le Cercle social des éboueurs pourrait revoir certaines notions de bienséance et de valeurs chrétiennes.
             Sombre présage en effet lorsqu'un vidangeur l'emporte sur la Science et la quête du savoir


       Je quitte donc le terrain de stationnement de l'école primaire pour me diriger vers ma demeure afin de grignoter un petit quelque chose. Étrangement la porte est verrouillée et personne ne répond aux divers onomatopées que je hurle à tue-tête en tapant du pied sur le briquelage. (néologisme)

Je conclu donc logiquement que ma mère est au travail et que le H muet n'est pas un bon onomatopée à hurler pour attirer l'attention des gens. N'ayant plus le droit de conduire le jour à Kapuskasing depuis décembre 2002, je décide donc de me ravitailler en Sauce avant de traverser la ville à pied jusqu'au bureaux de ma mère. C'est donc sous une vielle planche de ma remise arrière que je trouve un vieux 2L de Pepsi Blue rempli de ce doux nectar qui ramollit tant les neurones que les gencives.

                    Y'a aussi un nid de Raton Laveur et un POG de Patrick Roy sous cette planche


       Il faut aussi noter que je rajoute du Listerine jaune et du Nyquil vert pour faire plus estival. À peine ai-je porté la bouteille à mes lèvres qu'une bouche autre que la mienne émet un gloussement sec mais clairement douloureux. C'était un hibou en bien piètre état qui semblait se mourir de faim dans un coin sombre de la remise. «Auriez-vous quelque chose à boire?» me dit-il d'une voix grave en tremolo. Refusant de céder ne serais-ce qu'une goutte de mon saint élixir à cet homme déguisé en Hibou, je quitte promptement les lieux.

        Il n'avait qu'à s'en acheter une bouteille en 2002 et la garder sous une planche de shed comme     tout être censé

       La journée est chaude et j'ingère une substance nocive de mon plein gré. Mes synapses traitant de la mémoire immédiate sont surement en danger puisqu'à chaque pulsation de mes temples, mes souvenirs s'effritent tels des biscuits soda devant une bol de soupe aux tomates. Les cristaux de Guillotium (Flocons de rouille de chemin de fer Élément métalloïde mystérieux que l'on retrouve parfois dans la Sauce) soulagent de façon dangereuse et sanglante mon appétit tandis que j'oublie le but de mon expédition pédestre. Ma maison est encore dans mon champ de vision et déjà la réalité m'échappe. La rue Bouldier ne m'offre aucun obstacle et quelques minutes plus tard, je déambule downtown Kapuskasing brinqueballant mais déterminé de réussir à....eille une tour! C'est surement là que je m'en allais puisque c'est par là que pointe mes pieds.

                                                  C'est tellement invitant une tour en plus